Dès que nous le pourrons, nous mettrons les mots techniques ou difficiles dans le lexique : il suffira de cliquer dessus pour en voir les définitions.
expliquée par Jean-Philippe Delage
elles sont signalée par le mot puzzle sur lequel il suffit de cliquer.
En les considérant comme des traces d'industrie humaine, il crée la recherche sur la Préhistoire.
Plus tard, ils ont commencé à s'intéresser à la façon dont ont été taillés en observant ceux trouvés dans les sites préhistoriques mais aussi en expérimentant pour retrouver les gestes des tailleurs préhistoriques. On appelle ces spécialistes des lithiciens et ils étudient la technologie lithique.
Jean-Philippe Delage est l'un d'entre eux. Il a aussi l'habitude de faire des démonstrations pour expliquer aux différents publics,
les principes de la taille.
Grâce à lui, tu vas pouvoir en découvrir ici, les principales étapes.
Le silex est une roche commune qui se taille bien et qui a été très largement employée. C'est une roche organique formée, au sein d'anciens sédiments marins, par la transformation moléculaire et la concentration de la partie siliceuse d'organismes (radiolaires, diatomées, spicules des éponges...).
Il se présente sous forme de rognons arrondis, parfois de plaquettes, en bancs horizontaux dans les falaises calcaires.
Une cassure d'un morceau de silex montre sous la surface externe grenue, le cortex, une masse translucide, parfois opaque, d'une couleur variable, brun foncé, jaune, rouge, voire jaspée.
Outre qu'il est une roche très dure, le silex offre cette particularité que l'on peut le débiter par percussion ou par pression, en détachant des éclats ou des lames aux arêtes tranchantes.
D'un point de vue mécanique, le silex est une roche crypto-cristalline qui se comporte comme le verre sous l'effet d'un choc.
C'est l'onde de choc qui se développe à partir du point de percussion qui entraîne le détachement de l'éclat.
Il faut pour cela que l'onde de choc soit initiée selon un angle inférieur à 90° autrement il n'y a pas de détachement et cela entraîne la création d'un cône excipient ou tout simplement de fractures qui rendent la suite du débitage ou de la taille aléatoire.
Chaque percussion conditionne ainsi la poursuite de toute opération de taille !
Pour tailler, l'Homme va utiliser deux types de percuteurs :
- Les percuteurs tendres
ils sont en bois d'origine végétale comme le buis
ils peuvent-être en os
ils sont surtout en bois d'origine animale
( base d'andouiller de renne ou de cerf) - Les percuteurs durs sont constitués par de simples galets de rivière en roches tenaces
- Le débitage
c'est tout simplement l'opération de taille qui consiste à détacher des morceaux d'un bloc
pour obtenir des supports : éclats ou des lames
(une lame est un éclat allongé dont la longueur est supérieure de deux fois à la largeur). - Le façonnage
c'est la taille d'un outil sur un bloc ou l'aménagement d'un bloc pour en tirer des supports.
Ces premières interventions du tailleur sont les plus délicates.
par la création d'un plan de frappe ou l'utilisation d'un plan naturel de fracture du bloc comme plan de frappe.
Je vais venir percuter de manière tangentielle le bord du plan de frappe pour obtenir le détachement d'un premier éclat.
Je vais pour cela utiliser un percuteur adapté , plus le percuteur est lourd plus l'éclat à venir sera important.
& percuteur dur
sur le bloc
Un bloc dont on tire des éclats ou des lames est appelé un nucléus.
Il est souvent abandonné sur le lieu de taille par les tailleurs préhistoriques.
Le nucléus levallois est un nucléus particulier du Paléolithique moyen.
Sa mise en forme rappelle la carapace d'une tortue et permet d'obtenir
des éclats de forme prédéterminée (très mince).
Leur processus de fabrication — la chaîne opératoire — est plus complexe
Il va se développer durant tout le Paléolithique supérieur.
Le nucléus est mis en forme de manière à créer une arête régulière qui va guider le départ de la première lame appelée lame à crête. La percussion va se faire à l'aide d'un percuteur tendre qui permet d'obtenir des détachements de supports plus fins et plus allongés.
au dessus de l'arête
ou lame à crête
Pour être plus précis dans mon débitage de lame, je peux interposer entre mon percuteur et mon nucléus
une pièce en bois de cervidé — le chasse lame — C'est la percussion indirecte.
sur le nucléus
avec ses nouvelles arêtes
On peut tailler directement son outil sur le bloc de silex. Ce façonnage a été fréquent durant tout le Paléolithique ancien et moyen pour obtenir particulier des bifaces (outils travaillées sur leurs deux faces).
Les bifaces très aboutis du Moustérien on été obtenus grâce à l'utilisation du percuteur tendre.
au percuteur tendre
La plupart des outils préhistoriques ont été fabriqués sur des éclats ou des lames qui ont été retouchés.
La retouche consiste à enlever, avec un percuteur dur ou tendre, des éclats sur le support pour le façonner.
Un support non retouché est dit brut.
Une retouche au percuteur dur sera moins précise et creusera davantage le support qu'une retouche au percuteur tendre qui permet d'obtenir une retouche couvrante indispensable à la fabrication des pièces bifaciales.
La retouche affecte le plus souvent la face supérieure du support et non pas la face d'éclatement.
une bonne partie du cortex
que l’on façonne les célèbres feuilles de laurier du Solutréen
(c'est la partie qui n'a pas été percutée au moment du débitage)
(un simple galet)
de manière à ce qu'elle soit régulière.
la formation d'un dièdre
qui va être la partie active du burin.
Pour leur fabrication le tailleur préhistorique a utilisé la retouche par pression.
A l'aide d'un compresseur en bois de cerf ou dont la partie active est en bois de cerf, le tailleur va venir presser le bord de l'éclat qu'il aura au préalable renforcé en l'abrasant avec un galet.
